Le concept de « leadership au féminin » a récemment gagné du terrain dans le monde de l’entreprise. À première vue, cette évolution semble positive, marquant une avancée vers l’égalité des sexes dans des rôles historiquement dominés par les hommes.
L'histoire genrée du leadership
Historiquement, le leadership a longtemps été associé à la virilité masculine, centré sur l’autorité et le charisme. L’idéal du leader était souvent perçu comme un homme charismatique, autoritaire et doté d’une voix grave et posée. Ce stéréotype du « mâle dominant » a historiquement exclu les femmes des rôles de leadership, ancrant l’idée que les femmes n’étaient pas faites pour diriger. Cependant, les mouvements féministes et les changements sociaux ont commencé à contester ces notions, ouvrant la voie aux femmes pour qu’elles revendiquent des postes de pouvoir.
Le leadership redéfini
Pour lutter contre ces clichés, il est essentiel de redéfinir le leadership en des termes neutres et inclusifs. Selon McKinsey & Company, le leadership consiste à mettre en œuvre des comportements qui aident les personnes à atteindre des objectifs communs, à exécuter des plans stratégiques et à renouveler continuellement une organisation. Cette définition met en lumière quatre comportements essentiels à l’efficacité du leadership : encourager, travailler pour des résultats, rechercher des perspectives différentes et résoudre efficacement les problèmes. Ces compétences, loin des notions de charisme ou d’autorité, sont indépendantes du genre.
Vers un leadership inclusif
Le concept de « leadership au féminin » ne doit pas être perçu comme une théorie essentialiste. Les qualités souvent associées aux femmes – empathie, écoute, patience sont en réalité le résultat de conditionnements sociaux et non de caractéristiques innées. De même, les hommes sont également victimes de stéréotypes qui les poussent à dissimuler leurs émotions et leur sensibilité.
Pour un leadership authentique et efficace, il est important de puiser dans les traits associés aux qualités masculines et féminines. L’empathie, par exemple, est une compétence cruciale pour un leader, permettant de comprendre et de s’adapter aux besoins de ses collaborateurs. La capacité d’écoute, souvent perçue comme féminine, est également un atout majeur pour tout leader souhaitant tirer parti des forces de son équipe.
Dépasser les préjugés de genre
Les femmes managers font face à des attentes et des critiques souvent plus sévères que leurs homologues masculins. Pour dépasser ces obstacles, il est essentiel de se libérer des stéréotypes et de cultiver un leadership qui s’appuie sur une vision personnelle et inspirante. Les femmes doivent aussi surpasser les croyances restrictives et les normes sociales qui entravent leur progression professionnelle.
Le leadership au féminin ne doit pas être un simple effet de mode ni un outil pour nourrir le sexisme. Il représente une opportunité de redéfinir le leadership de manière inclusive et équitable. En dépassant les clivages de genre et en valorisant des compétences humaines universelles, les entreprises peuvent non seulement améliorer leur performance mais aussi contribuer à une société plus juste et plus équilibrée.